La qualification reconnaîtrait une compétence précise

La réflexion sur la notion de qualification est engagée en France pour l'exercice vétérinaire. En Europe, des vétérinaires qualifiés existent déjà dans certains pays comme les Pays-Bas et l'Allemagne. Pour être reconnu “qualifié” dans un domaine (par exemple pour une matière donnée comme les mammites ou une espèce animale comme les équidés, etc.), plusieurs critères doivent être remplis. L'engagement d'une formation continue en fait partie.

Les différentes organisations professionnelles françaises⁽¹⁾ se penchent actuellement sur la qualification, qui ne concurrence nullement la spécialisation, car les objectifs et les critères de reconnaissance ne sont pas les mêmes. Cette voie a été particulièrement étudiée en France au niveau de la pratique équine, où les confrères redoutent les conséquences de la spécialisation sur leur activité professionnelle. Dans ce sens, la qualification pourrait répondre à leurs craintes, car leur compétence serait alors reconnue dans le domaine particulier des équidés. « Pour l'avenir, en outre, ils estiment indispensable l'établissement d'un niveau intermédiaire entre celui de généraliste omnipraticien et celui de spécialiste à consonance fortement universitaire », explique Michel Péchayre, vice-président de l'Association vétérinaire équine française (Avef), qui est responsable d'un groupe de travail sur le futur vétérinaire équin qualifié (voir encadré). De son côté, l'Union of European Veterinary Practitionners (UEVP) a achevé sa réflexion sur l'exercice en général, mais aussi sur la médecine équine et féline, avec le concours de l'Avef et de la Federation of European Equine Veterinary Associations (Feeva). L'European Society of Feline Medicine (ESFM) a également manifesté son intérêt.

L'objectif du référentiel de compétence du vétérinaire équin qualifié est de définir un niveau de connaissance théorique et d'expérience. La qualification équine englobe ainsi tous les domaines d'activité du praticien équin dans le cadre d'une pratique qui n'est pas celle d'un spécialiste. Le référentiel envisage aussi des notions plus larges comme « une connaissance étendue de la filière équine en France et en Europe », et précise que « le candidat doit pouvoir démontrer sa capacité à décrire et à discuter de sujets équins (santé ou maladie) de façon appropriée avec différents publics, notamment les professionnels et les membres du corps législatif ». Selon Michel Péchayre, « l'un des volets essentiels de ce référentiel est celui d'une formation continue obligatoire. D'autre part, afin de garantir sa qualité, ce titre ne pourra être acquis que pour une période donnée (quatre années) renouvelable, bien entendu, si les conditions d'attribution sont toujours valables ».

• (1) Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral (SNVEL), Association vétérinaire équine française (Avef), écoles nationales vétérinaires, Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), Conseil supérieur de l'Ordre.