Le chat “bouché” - Ma revue n° 1606 du 01/11/2014 - Le Point Vétérinaire.fr
Ma revue n° 1606 du 01/11/2014

Fiche pratique

Auteur(s) : Sophie Guiter

Un chat “bouché”, c’est-à-dire qui n’urine plus, est une urgence en médecine vétérinaire. À quelques heures près, le pronostic de l’animal bascule.

Les consultations pour troubles urinaires chez le chat ne manquent pas : cystite, dysurie, malpropreté, etc. Les félins d’appartement, castrés et souvent en surpoids, sont de parfaits candidats à l’obstruction urétrale. Les facteurs favorisants sont nombreux : un stress (lié à une colocation, un départ en vacances, l’arrivée d’un autre chat), des croquettes de mauvaise qualité, d’importantes chaleurs. Parfois, la cause est inconnue : il s’agit alors de cystite idiopathique. La formation d’un globe vésical (vessie très dilatée) peut se faire en quelques heures, voire quelques jours.

RECONNAÎTRE L’URGENCE

Deux cas de figure se rencontrent. Dans le premier, les propriétaires remarquent rapidement que leur chat présente des troubles de l’élimination : celui-ci se rend plusieurs fois par jour dans sa litière, mais n’urine pas ou émet seulement quelques gouttes. Mais souvent, ils téléphonent au cabinet car le chat « va mal », ne mange pas ou vomit, sans avoir observé que l’animal n’urinait pas depuis trois jours. À leur décharge, lorsqu’il y a plusieurs félins pour une seule litière dans une maison, ce n’est pas facile de repérer qui urine.

Quelle que soit la situation, quand le propriétaire appelle, il importe de ne pas passer à côté de l’urgence que représente un chat “bouché”. Il convient de savoir poser les bonnes questions, se méfier des personnes qui s’inquiètent modérément : ce sont celles qu’il faut faire venir au plus vite. En effet, lorsque s’est formé un globe vésical, l’urine non éliminée remonte dans les voies urinaires et reflue vers le rein. Les concentrations en urée et en créatinine augmentent. Elles peuvent, à la longue, entraîner des lésions irréversibles du rein et l’installation d’une insuffisance rénale, qui assombrit toujours le pronostic à plus ou moins long terme.

EN ATTENDANT L’ARRIVÉE DU CHAT

Une fois le rendez-vous fixé (dans la journée), l’auxiliaire vétérinaire prépare en amont le matériel requis pour une prise de sang, une perfusion (le soluté est choisi par le vétérinaire selon les paramètres sanguins) et un sondage urinaire (une sonde stérile et une boîte de chirurgie pour coudre la sonde).

UNE FOIS L’ANIMAL PRÉSENT

En consultation, le vétérinaire vérifie par palpation l’existence d’un globe vésical. Une radiographie ou une échographie sont parfois nécessaires pour confirmer le diagnostic.

Le plus souvent, le chat est tranquillisé avant de procéder au sondage et lever l’obstacle urétral (spasme et/ou cristaux). Passer une sonde urinaire n’est pas toujours une chose aisée. Cela nécessite parfois plus d’une heure si le spasme urétral est puissant. Il est possible de masser le plancher du rectum avec un peu de diazépam pour entraîner une contraction réflexe de l’urètre. Certains vétérinaires pratiquent une cystocentèse pour dégonfler la vessie et ainsi lever la “pression” pour parvenir à passer la sonde. Attention, alors, au risque d’infection. Dans les rares cas où la sonde ne passe pas, il ne reste plus qu’à proposer l’urétrostomie (chirurgie de l’urètre).

Un chat “bouché” est hospitalisé trois jours en moyenne, avec une sonde à demeure, une collerette et une perfusion. L’administration d’un antibiotique et/ou d’un anti-spasmodique est au choix du vétérinaire. La douleur et le stress de l’hospitalisation sont importants et méritent d’être pris en compte. Lorsque le chat mange et urine seul (sans la sonde), il peut être rendu à son propriétaire qui doit le surveiller de près.

SUIVI ET PRÉVENTION

Des conseils sont donnés au propriétaire afin de prévenir les risques de récidives : distribution d’une nourriture adaptée (variable selon le type des cristaux, l’embonpoint du chat, etc.), recommandations d’hygiène (augmenter le nombre de litières et leur fréquence de nettoyage), de bien-être tels que la pose d’un diffuseur d’hormones apaisantes et l’aménagement d’aires de jeu et de repos.

Les récidives sont à combattre. En effet, après deux obstructions consécutives, une urétrostomie est proposée.

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