Avortements chez les ruminants : les éléments à demander et à fournir à l’éleveur - Ma revue n° 114 du 23/11/2017 - Le Point Vétérinaire.fr
Ma revue n° 114 du 23/11/2017

PROCÉDURE

ACTU

Auteur(s) : STÉPHANIE PADIOLLEAU  

Une fiche d’information destinée aux ASV est proposée par l’Observatoire et suivi des causes d’avortements chez les ruminants.

Lorsqu’un éleveur appelle dans le cas d’un avortement chez un ruminant, il est important de recueillir certaines informations pour préparer la visite du vétérinaire. Afin d’aider les auxiliaires vétérinaires, l’Observatoire et suivi des causes d’avortements chez les ruminants (Oscar) a élaboré à leur intention une fiche d’information1 sur laquelle figurent les principales questions à poser, afin de déterminer s’il s’agit d’un cas unique ou non. Si des avortements ont déjà eu lieu dans l’élevage, parfois en série, le vétérinaire pourra orienter son client vers un diagnostic spécifique, proposé en pack permettant de tester trois maladies, voire davantage selon les causes suspectées. Le résultat des tests sera ensuite communiqué à l’éleveur, puis intégré à la base de données (anonyme) d’Oscar. Une analyse de l’évolution des causes d’avortements dans le temps et par secteur géographique sera ensuite menée par l’observatoire et permettra d’adapter les méthodes de surveillance et de prévention.

Comment suspecter des avortements en série ?

Une visite du vétérinaire s’impose pour tout avortement chez les bovins, et pour les petits ruminants à partir du troisième avortement pendant une période de sept jours, afin de rechercher la brucellose. Le diagnostic différentiel des causes d’avortements développé par l’Oscar peut être proposé lors d’avortements en série chez les bovins, lorsqu’au moins deux ont eu lieu en 30 jours ou trois en neuf mois, et chez les ovins et les caprins, quand l’élevage en a subi soit trois en une semaine, soit plus de 4 % (pour un lot de moins de 250 femelles) ou 10 % (pour des lots de plus de 250 femelles) en trois mois.

Que doit-on prévoir pour le diagnostic différentiel ?

Si le diagnostic différentiel est demandé par l’éleveur et le vétérinaire, des prélèvements seront nécessaires sur la ou les femelles ayant avorté (depuis moins de huit jours), mais aussi sur six bovins du même lot, ou 10 femelles dans le cas des petits ruminants. Chez les bovins, l’éleveur devra sélectionner des individus non vaccinés contre la diarrhée virale bovine (BVD), ou qui ont été vaccinés avec un vaccin permettant le diagnostic différentiel (Rispoval® BVD ou Bovilis® BVD). Une prise de sang sera effectuée sur chaque animal (sur tube sec), ainsi que des écouvillons endocervicaux sur les femelles ayant avorté. Des prélèvements pourront être réalisés sur les avortons, s’ils ont été conservés au frais, les avortons ne devant pas être envoyés entiers au laboratoire d’analyse.

Quelles sont les maladies testées ?

La brucellose, danger sanitaire de 1re catégorie, est systématiquement recherchée, quelle que soit l’espèce, la visite du vétérinaire sanitaire et les prélèvements étant pris en charge par l’État. Chez les bovins, le pack du diagnostic différentiel comporte également la fièvre Q, la BVD et la néosporose. Chez les petits ruminants, les trois maladies supplémentaires sont la fièvre Q, la chlamydiose et la toxoplasmose. D’autres peuvent être demandées, selon le contexte clinique et épidémiologique spécifique de chaque élevage.

1 La fiche peut être téléchargée sur le site de la plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (ESA) : bit.ly/2izgi38.

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