L’activité vétérinaire n’échappe pas au burn-out - La Semaine Vétérinaire n° 1537 du 26/04/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1537 du 26/04/2013

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Auteur(s) : Clarisse Burger

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La crise aidant, avec ses conséquences néfastes (réduction des coûts dans les entreprises, surcharge de travail, etc.), de plus en plus de dirigeants et de salariés s’estiment surmenés aujourd’hui. Ces personnes, généralement fortement investies dans leur travail, peuvent être fragilisées et connaître le burn-out (ou épuisement professionnel), perdant alors toute énergie. Elles se sentent fatiguées physiquement et émotionnellement, dévalorisées, ce qui entraîne une dépersonnalisation (insensibilité et réactions impersonnelles) et une réduction de l’accomplissement personnel.

Ce syndrome d’épuisement professionnel est tout d’abord apparu dans les professions de santé. Il est aujourd’hui décelé dans de nombreux autres secteurs, quelles que soient la taille des entreprises et leur activité.

Toutefois, peu de troubles psychiques liés au travail sont, pour l’heure, reconnus en tant que maladie professionnelle ou accident du travail. Intégrées dans aucun tableau de maladies professionnelles, les affections psychiques peuvent toutefois être reconnues si elles sont sévères (avec notamment une incapacité permanente égale ou supérieure à 25 % et un lien avec l’activité professionnelle), selon l’article L. 461-1 alinéa 4 du Code de la Sécurité sociale.

Néanmoins, un rapport pourrait faire avancer les choses. Le Conseil d’orientation sur les conditions de travail (COCT)1 a en effet publié, le mois dernier, son rapport final où il présente les éléments destinés à améliorer la reconnaissance des maladies psychiques en tant que maladies professionnelles, et apporte une définition aux affections « graves susceptibles d’être liées au travail » (dépression, anxiété généralisée et état de stress post-traumatique). S’y ajoutent des « pistes d’évolutions juridiques envisageables » pour prendre en charge les demandes des personnes atteintes.

Du côté des vétérinaires, ceux qui ont répondu à notre sondage en ligne sur les causes d’épuisement professionnel sont nombreux (80 %) à déclarer que cette situation est due à une mauvaise organisation (près de 40 %) et/ou à un manque de moyens et de ressources (40 %).

Dans le cadre de leur activité, qui exige une grande disponibilité, ce syndrome s’explique également par « les missions de permanence et de continuité des soins, surtout dans les situations d’isolement géographique », précise l’un d’entre eux. Et les sempiternelles « journées qui n’en finissent plus » sont évoquées comme à l’origine d’un surmenage, voire de burn-out. Peu de praticiens (10 % des sondés) mettent en cause une augmentation de la concurrence. Pour certains, « l’explication est beaucoup plus complexe que cela ». Le contexte économique actuel et les mentalités ont changé la donne. « Une plus forte pression financière dans un environnement de crise économique et une crise des valeurs sont aussi des raisons valables. L’argent passe avant l’humain… », analyse un vétonaute, pendant que d’autres estiment ne pas être atteints par ce syndrome.

  • 1 Le COCT est une instance nationale de concertation entre les pouvoirs publics et les partenaires sociaux. Intégrée au ministère du Travail, elle participe à l’élaboration de la prévention des risques professionnels.

QUELLES SONT LES CAUSES D’ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL (BURN-OUT) LIÉES À VOTRE ACTIVITÉ ?

QUELLES SONT LES CAUSES D’ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL (BURN-OUT) LIÉES À VOTRE ACTIVITÉ ?

Sondage réalisé sur WK-Vet.fr auprès de 130 votants.

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