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SANTÉ ANIMALE
Auteur(s) : Hélène Rose
L’équipe de Cécile Clercx, professeur à la faculté de médecine vétérinaire de Liège, a été accueillie à l’ENVA le 6 avril, dans le cadre de son programme de recherche.
La fibrose pulmonaire idiopathique canine affecte principalement le west highland white terrier. Dans d’autres races (scottish terrier, cairn terrier, etc.), son incidence est plus faible. L’étiopathogénie est mal connue à ce jour, comme chez l’homme où l’espérance de vie moyenne est de trois à cinq ans après le diagnostic.
Les recherches de l’équipe liégeoise, qui collabore avec l’université d’Helsinki, visent à comprendre les mécanismes physiologiques en œuvre (une modification des voies de signalisation du TGFΒ1, facteur pro-fibrosant, est notamment suspectée), à isoler des gènes et des facteurs environnementaux favorisants, mais aussi à identifier des biomarqueurs qui faciliteraient le diagnostic. De nouvelles cibles thérapeutiques pourraient être identifiées.
Un réseau de partenaires européens contribue au recrutement des cas. De nouveaux échantillons sont en effet nécessaires pour élargir la base de données, qu’ils proviennent de chiens sains (de préférence âgés) ou atteints2. Le Club français du westie a souhaité participer, et une première journée de collecte a été organisée l’année dernière à VetAgro Sup (Lyon). Cette année, dix chiens munis de leurs pedigrees se sont prêtés de bonne grâce aux différents examens (auscultation, prise de sang, test de performance à la marche et, selon les cas, échocardiographie, électrocardiogramme et dosage des gaz sanguins artériels).
Chez le westie, la maladie atteint surtout des chiens de plus de six ans. Les principaux symptômes sont une intolérance à l’effort, de la toux, de la dyspnée et de la tachypnée, même au repos. L’hypoxémie entraîne parfois des épisodes de syncope ou de cyanose. Des crépitements inspiratoires diffus et marqués à l’auscultation pulmonaire sont un signe d’appel. Pour établir le diagnostic, il convient d’exclure d’autres maladies interstitielles pulmonaires, via la radiographie, l’échocardiographie, la bronchoscopie avec lavage broncho-alvéolaire. Un scanner thoracique est informatif, mais seule l’analyse histopathologique permet un diagnostic de certitude.
S’il n’existe pas de traitement spécifique à ce jour, la N-acétylcystéine améliore la qualité de vie des chiens. Les corticoïdes sont à éviter, sauf en cas d’inflammation associée (trachéite, bronchite).
1 Transforming growth factor Β.
2 En cas de suspicion clinique ou pour des informations concernant les prélèvements à effectuer, contacter Cécile Clercx (cclercx@ulg.ac.be) ou Élodie Roels (eroels@ulg.ac.be).