Kimberley Vet Center, Kununurra, Western Australia - Le Point Vétérinaire.fr

Kimberley Vet Center, Kununurra, Western Australia

27.08.2013 à 06:00:00 |
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Le Kimberley Vet Center est une clinique vétérinaire à activité mixte située dans la région la moins peuplée d’Australie : les Kimberleys.

S’étendant sur plus de 400 000 kilomètres carrées, cette zone est habitée par des australiens ruraux, agriculteurs ou éleveurs, ainsi que par la population aborigène la plus importante du pays. Kununurra, ville dans laquelle la clinique est installée, compte 5500 habitants à l’année et fait partie des trois seules grandes villes de la région. Outre sa population très faible, cette zone est caractérisée par son côté sauvage qui attire beaucoup de touristes adeptes de « vacances natures ». Il faut noter que le KVC est la seule clinique vétérinaire des Kimberleys (la plus proche se trouve à Darwin, à 800 km de Kununurra) et malgré leur isolement, les propriétaires d’animaux sont prêts à faire plusieurs heures de voitures et à passer plusieurs jours à Kununurra pour les emmener chez le vétérinaire.

L'activité de la clinique

Deux vétérinaires et six auxiliaires travaillent au KVC. Le centre est équipé de manière à pouvoir gérer tous les types d’animaux qui peuvent y arriver. L’isolement de la clinique implique de nombreuses contraintes : la livraison de médicaments ne se fait qu’une fois par semaine, les analyses de laboratoire sont extrêmement longues, les vétérinaires ne peuvent pas référer, pour des raisons géographiques et financières (les chirurgies orthopédiques compliquées sont parfois réalisées à Darwin par un spécialiste).A cela il convient d’ajouter que les vétérinaire ne sont que deux pour assumer toutes les gardes et la continuité des soins 24H/24 et 7j/7.

Les consultations sont variées

De nombreux chiens sont des chiens de travail dans les Kimberley. Ils vivent en extérieur avec le troupeau, sont peu médicalisés et amenés à la clinique uniquement lorsque leur état est très dégradé. Les propriétaires peuvent parcourir plus de trois cent kilomètres pour atteindre la clinique. On peut également assister à des consultations hors du commun : un chien mordu par un crocodile, un autre lacéré par les griffes d’un wallaby, ou encore un chiot tombé du coffre d’un pick-up sur l’autoroute et souffrant de nombreuses brûlures. La vaccination n’étant pas une pratique très répandue dans la région, il n’est pas rare que les vétérinaires se retrouvent face à une épidémie de parvovirose chez les chiots.
Les urgences sont en générale très impressionnantes au KVC. En effet la région implique la présence de véhicules motorisés lourds et puissants (4x4 avec par buffle, road-trains, etc.), capables d’engendrer des dégâts importants lors de collisions avec des animaux. Ainsi les vétérinaires se trouvent face à des multiples fractures et autres lésions traumatiques et se lancent alors dans des chirurgies qu’elles ne connaissent que dans les livres. Les difficultés qu’elles rencontrent pour référer les cas les poussent à tout essayer, même ce qu’elles font pour la première fois.
Trois fois par mois la clinique réalise des permanences en dehors de Kununurra : deux fois à Wyndham (cent kilomètres de Kununurra) et une fois à Halls Creek (communauté d’aborigènes et de mineurs à trois cent cinquante kilomètres de Kununurra.

Les soins à la faune sauvage

En plus des chiens, chats et autres animaux domestiques, la clinique apporte également des soins à la faune sauvage via le Kimberley Wildlife Rescue (KWR). Les animaux sont amenés à la clinique suite à un accident de la voie publique, à un combat avec un chien, ou encore à la mort de leur mère pour les plus jeunes. Le KWR fonctionne uniquement grâce aux dons de particuliers ou de sociétés, à une partie des recette du KVC et grâce à la motivation du personnel qui tous les jours accueille des aigles, buses, wallabies, crocodiles et autres animaux sauvages dans le but de les relâcher une fois rétablis.

Thomas PARMENTIER
Marie SCORDIA

Cet article a pu être écrit suite à un stage de deux mois réalisé dans cette structure, financée en partie par l’association des anciens éléves et amis de l’ENVN et d’Oniris.

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