Le syndrome obstructif respiratoire chez les chiens brachycéphales - Le Point Vétérinaire.fr

Le syndrome obstructif respiratoire chez les chiens brachycéphales

25.01.2013 à 06:00:00 |
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Les caractéristiques anatomiques des races brachycéphales sont à l'origine de difficultés respiratoires dont les conséquences peuvent être graves et justifier l'intervention du vétérinaire.

Un carlin qui ronfle, crache et s’essouffle constamment peut apparaître, aux yeux d’un propriétaire non averti, plutôt mignon et touchant. Ces symptômes, habituels chez les chiens brachycéphales, sont rarement un motif premier de consultation. Ils signalent pourtant l’existence de difficultés respiratoires qui risquent de s’aggraver.

Ce syndrome des voies respiratoires touche toutes les races brachycéphales. Une étude a évalué que les chiens affectés présentaient tous une élongation du voile du palais, la moitié un rétrécissement de narine et presqu’un tiers un collapsus laryngé (Harvey, 1989). Face au propriétaire d’un chien brachycéphale, l’auxiliaire a un rôle d’information et de conseils à tenir.

L’origine du syndrome
Les difficultés respiratoires, dites syndrome obstructif des voies respiratoires supérieures, chez ces races trouvent leur origine dans les particularités anatomiques de leur tête.

• Le crâne. Un chien est considéré comme brachycéphale quand la largeur de sa tête représente environ sept huitièmes de sa longueur. De ce fait, le crâne a un aspect rond et les yeux ont tendance à être exorbités à cause de la forme concave du chanfrein de l’animal. La mâchoire est large mais très courte, le plus souvent prognathe (l’inférieure en avant par rapport à la supérieure).

• Les narines. Chez les animaux brachycéphales, les narines sont souvent sténosées. Les ailes du nez obstruent partiellement les cavités nasales. Le débit de l’air à l’inspiration est fortement diminué et le chien doit produire des efforts inspiratoires accrus. La narine a une forme de ligne droite verticale et non plus de virgule. Lors d’un effort physique, le chien respire la bouche ouverte, afin d’améliorer son oxygénation.

• La cavité buccale. Anatomiquement, le voile du palais (ou palais mou) se trouve entre le palais dur et l’épiglotte. Il protège le nasopharynx, empêchant les débris alimentaires de refluer vers les cavités nasales. Chez les brachycéphales, le voile du palais subit une élongation et un épaississement (hyperplasie). Son extrémité peut se situer au-delà du sommet de l’épiglotte, contribuant à la gêne inspiratoire. Dans ce cas, les tissus périphériques sont soumis à des jeux de pression avec le mouvement inspiratoire de l’animal. Une inflammation chronique (gonflement) se crée et dégrade le fonctionnement du circuit respiratoire du chien.

• Le larynx. Lors d’une sténose des narines et d’une hyperplasie du voile du palais, une résistance aux flux d’air inspiratoires se met en place. En conséquence, les ventricules laryngés peuvent subir une éversion, ce qui aggrave encore le problème. Dans les cas les plus extrêmes, la pression négative inspiratoire est tellement forte que les structures du larynx faiblissent. Il en résulte un collapsus laryngé. L’animal n’a plus la possibilité de s’oxygéner de façon appropriée. Une intervention en urgence devient indispensable, au risque d’une issue fatale.

Éric Guevel et Marc Dhumeaux

Pour plus d’informations, voir le Supplément ASV à La Semaine Vétérinaire n° 1524 du 25 janvier 2013 en pages 12 à 15

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