Viandes : l’inspection en révision - Le Point Vétérinaire.fr

Viandes : l’inspection en révision

16.03.2012 à 06:00:00 |
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L’inspection “classique” des viandes, telle qu’elle est actuellement pratiquée, doit évoluer en raison de plusieurs facteurs contextuels, notamment la baisse des effectifs des vétérinaires officiels  (avec la révision générale des politiques publiques – RGPP –, un fonctionnaire sur 2 en moyenne qui part en retraite n’est pas remplacé), et le fait que si l’inspection macroscopique en abattoir reste indispensable, aujourd’hui, les principaux dangers (bactériens, viraux, chimiques, etc.) ne sont plus nécessairement visibles sur l’animal, mais en rapport direct avec son historique. D’où la nécessité de renforcer les contrôles sanitaires vétérinaires en amont de l’abattoir.

Un rapport* de novembre 2011, remis au ministère de l’Agriculture, étudie plusieurs scénarios d’évolution de l’inspection sanitaire :
- le scénario dit tendanciel, qui correspond à une évolution assez lente du système actuel, sans rupture organisationnelle forte ;
- le scénario calqué sur le modèle belge de l’Afsca (Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire), qui aboutirait à la création d’une agence de sécurité alimentaire (elle regrouperait pratiquement l’ensemble des missions de la Direction générale de l’alimentation et une partie de l’Agence nationale de sécurité sanitaire) ;
- le scénario de la création d’un Organisme de sécurité alimentaire créé sur le modèle de l’Osac (Organisme pour la sécurité de l’aviation civile), qui serait rattaché directement à la DGAL, avec des tâches réalisées sous la tutelle d'un vétérinaire officiel de l'administration ;
- le scénario de la création d’un Organisme d’inspection vétérinaire (OIV, modèle anglais). L’inspection vétérinaire des viandes serait confiée à plusieurs OIV. Ces organismes de statut privé répondraient à des appels d’offres établis sur des bases nationales ; ces offres seraient délimitées selon des régions ou des abattoirs. La gestion des saisies serait confiée aux vétérinaires officiant au sein de l’OIV ;
- le scénario de la délégation aux industriels.

Quelques mois après la remise de ce rapport, un décret** a instauré un projet pilote d’expérimentation destiné à tester la présence non permanente du vétérinaire officiel dans les abattoirs de volailles et de lagomorphes.
Celui-ci interviendra seulement lorsque l’inspection des produits par les personnels des abattoirs – spécialement formés – fera apparaître des lots qui remplissent l’un des critères d’alerte définis par le texte. « Notre projet pilote repose sur la responsabilité des exploitants, tout en développant un système de contrôle officiel reposant sur une analyse des risques », explique la DGAL.
L’inspection des viandes est donc en plein examen !

Nathalie Devos

Pour l’intégralité de ce dossier, voir La Semaine Vétérinaire n° 1487 du 16 mars 2012 en pages 25 à 31

* Rapport Blezat sur la rénovation de l’inspection en abattoir, “Organisation de l’inspection sanitaire et évaluation de la situation économique des abattoirs”, novembre 2011

** Décret n° 2012-198 du 9/2/2012, paru au Journal officiel du 10/2/2012

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