Une implication plus forte du vétérinaire sur le bien – être animal - Le Point Vétérinaire.fr

Une implication plus forte du vétérinaire sur le bien – être animal

27.03.2015 à 10:45:16 |
© © Marine Neveux

« Chien et société » était le thème de la journée du 26 mars dernier organisée par l’Académie vétérinaire à l’école d’Alfort.

Cette journée a permis d’aborder l’animal, et plus particulièrement le chien sous diverses facettes : médiation animale, philosophie, du comportement, médecine, « one health », politique publique, etc. 

« Le statut de l’animal, pourquoi une nouvelle approche ? » interroge notre confrère Christian Dumon, président de l’Académie. « L’intelligence animale est un domaine qui évolue rapidement. Les animaux sont beaucoup plus intelligents qu’on ne le croyait » appuie le professeur Georges Chapouthier, chercheur au CNRS et écrivain. Il développe les différentes approches de l’animal.
« Quel lien l’attachement peut-il entretenir avec l’élaboration d’une nouvelle législation ? » poursuit notre confrère Claude Béata, vétérinaire comportementaliste et président de Zoopsy, « quand on modifie le statut de l’animal, on est déjà dans une vision anthropocentrique ». La cohabitation entre l’homme et le chien est très ancienne. « Les chiens vivent avec nous depuis si longtemps, ils doivent avoir un statut particulier ». En outre, l’attachement est présent, « on sait qu’il y a une mise en relation forte entre les chiens et les personnes. Devant les personnes, le chien un individu, une personnalité unique. Il y a une relation personnelle forte où il y a un partage des joies et des peines. Les chiens sont capables d’empathie ». Les avancées en neuroscience éclairent aussi sur les capacités d’émotion de cette espèce.

Quel bilan des lois sur les chiens dangereux ?
Catherine Mège, vétérinaire comportementaliste a fait un point sur les chiens mordeurs et les lois sur les chiens dangereux. Depuis 2008, la profession est au cœur de ce dispositif, avec une « mobilisation exemplaire ». La loi a eu le bénéfice de sensibiliser les vétérinaires à cette problématique et réhabiliter les chiens de catégorie. 
Le bilan de la loi est en revanche plus mitigé sur plusieurs points : « cela serait probablement efficace sur les morsures si elle était appliquée ». En outre, « une véritable sécurité passe d’abord par la prévention, l’éducation, les acteurs de la filière canine, etc. » explique Catherine Mège et la pertinence des catégories est toujours remise en question. « Le bilan sur la Loi des chiens dangereux est plus que mitigé, les effets directs escomptés ont été limités et impossibles à évaluer ». 
« 4700 évaluations ont été saisies par les vétérinaires dans le ficher national, le bureau de la protection animale établira le premier bilan de ces évaluations 2014 pour les sortir à l’été 2015 » répond Jérôme Languille, chef du bureau de la protection animale de la DGAL. « On ne peut pas faire évoluer ces lois sans avoir d’arguments solides à présenter. Ces bilans des évaluations comportementales seront donc un des éléments importants si l’on doit faire évoluer la législation » poursuit – il. 

Une relation harmonieuse entre l’homme et le chien
Une relation harmonieuse entre l’homme et le chien, c’est aussi une information sur les zoonoses, comme l’a montré Eric Gaguère, président de l’Afvac, « le vétérinaire a un rôle informatif et éducatif majeur auprès du propriétaire ». Il estime que la collaboration avec les professionnels de santé mérite d’être renforcée. « Les vétérinaires sont convaincus du One Health, mais les médecins moins. Il faut redéfinir la place du chien auprès de la famille, de l‘animal auprès des collectivités, reconstruire une relation harmonieuse ».

« Nous avons la volonté de mettre le vétérinaire au cœur du bien – être animal, c’est un acteur légitime, et il doit avoir une implication encore plus forte » détaille Jérôme Languille. 

Marine Neveux


Voir le détail de cette journée dans La Semaine Vétérinaire n°1624 du 3 avril 2015. 


A lire sur le même sujet :

Forum panprofessionnel sur le statut de l’animal. La Semaine Vétérinaire n°1606 du 21 novembre 2014.
Les évaluations comportementales vont être … évaluées. La Semaine Vétérinaire n°1552 du 20 septembre 2013.
Bilan de la loi sur les chiens dangereux. La Semaine Vétérinaire n°1476 du 23 décembre 2011.
Une aide à la rédaction de guides. La Semaine Vétérinaire n°1620 du 6 mars 2015.
 

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