Seulement un tiers des praticiens envisagent de se faire vacciner contre la grippe A/H1N1 - Le Point Vétérinaire.fr

Seulement un tiers des praticiens envisagent de se faire vacciner contre la grippe A/H1N1

05.10.2009 à 10:00:00 |

Qui a peur de la grippe A ? Pas les vétérinaires en tout cas. Selon notre sondage, à peine un tiers d’entre eux envisagent de se faire vacciner contre le virus A/H1N1, alors qu’ils sont 40 % à y songer pour la grippe saisonnière.

Et encore. Quand ils décident de le faire, c’est parfois contraints. «Je suis enceinte et je vais me faire vacciner contre la grippe pandémique uniquement pour protéger le bébé. Sans cela, je ne comptais pas prendre la moindre mesure », témoigne ainsi une vétonaute. Pour beaucoup des sondés, la grippe A est une simple « grippounette». «Je l’ai contractée, témoigne un praticien des Yvelines. J’ai subi un état grippal avec un syndrome fébrile de quatre jours (au-delà de 38 °C et jusqu’à plus de 40 °C) vers le 20 août. Il s’ensuit un état de fatigue important pendant deux à trois jours et une fatigue résiduelle que j’ai constatée à la reprise du travail. Je pense qu’on en fait trop. C’est une grippe, un point c’est tout ! » « Il n’y a pas plus de risque cette année que les précédentes »,assure une consoeur. Cette réticence vis-à-vis de la vaccinations’explique aussi par la crainte de ses éventuelles conséquences. « Je ne me vaccinerai pas. Les effets secondaires sont méconnus », explique ainsi un praticien. « J’ai une confiance limitée dans un vaccin fabriqué dans l’urgence », lâche un autre. « Est-on certain que le vaccin n’a pas d’effet à plus ou moins long terme ? »,interroge un troisième. Ils ne sont pas les seuls à s’inquiéter. Selonune enquête réalisée début septembre par l’Assistance Publique-Hôpitauxde Paris (AP-HP), plus d’un tiers des 4 752 médecins, infirmières ouaides-soignants interrogés refusent ou hésitent à se faire vaccinercontre la grippe A, par peur des effets secondaires. Le 21 septembredernier, un sondage Ifop indiquait que seuls 52 % des médecins libérauxsont prêts à être vaccinés contre le virus A/H1N1.

La peur du vaccin est plus forte que celle du virus

La situation est telle que le ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a dû rassurer. «Nous ne vaccinerons qu’avec des vaccins qui auront subi tous les tests de la procédure d’autorisation de mise sur le marché (AMM). Leur efficacité et leur innocuité seront certaines. Mais nous proposerons aux femmes enceintes ou aux personnes immuno-déprimées des vaccins sans adjuvant », a-t-elle précisé le 20 septembre sur RTL. 94 millions de doses de vaccin contre le virus A/H1N1 sont commandées parla France. Leur administration devrait débuter dans la première quinzaine d’octobre. Elle sera gratuite et facultative. Pour sa part, la vaccination contre la grippe saisonnière a commencé le 25 septembre. Au 20 septembre, le nombre de consultations motivées par un syndrome  grippal (quel que soit le virus) était estimé à 260 cas pour 100 000 habitants en France métropolitaine, soit 165 000 nouveaux cas par rapport à la semaine précédente, selon le réseau sentinelle de l’Inserm (http://websenti.u707.jussieu.fr/sentiweb/). Ce taux est bien au-dessus du seuil épidémique (90 pour 100 000).

Nicolas Fontenelle
Extrait de La Semaine Vétérinaire n°1374

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