Risque de zoonose pour les propriétaires d’écureuils - Le Point Vétérinaire.fr

Risque de zoonose pour les propriétaires d’écureuils

Tanit Halfon | 24.04.2017 à 13:14:12 |
écureuil
© DEFI-Écologique – Wikimedia commons

Un agent viral zoonotique, de la famille des Bornavirus, a été détecté chez des écureuils de particuliers en Allemagne et aux Pays-Bas.

En 2015, un nouveau virus, le VSBV-1, appartenant à la famille des Bornavirus, a été mis en évidence chez trois patients allemands décédés des suites d’encéphalites. Tous les trois étaient propriétaires d’écureuils multicolores (Sciurus variegatoides). Bien qu’un seul animal fût identifié porteur d’un virus très proche de l’agent causal incriminé, la possibilité d’une zoonose fût considérée.

Un autre virus de la même famille, le BVD (Borna disease virus), présents chez différentes espèces de mammifères, est déjà connu comme étant à l’origine d’encéphalites chez les chevaux.

Suite à cet épisode, une étude de l’institut de Friedrich-Loeffler s’est attelée à rechercher la présence du virus chez 468 écureuils de 14 espèces différentes, en provenance d’Allemagne (399), des Pays-Bas (49) et du Royaume-Uni (20). Les animaux testés appartenaient à des particuliers (dont des élevages), des parcs zoologiques ou vivaient à l’état sauvage. L’analyse RT-PCR a permis de mettre en évidence 12 individus positifs (2,6%), dont 7 écureuils multicolores (Sciurus variegatoides) et 5 écureuils de Prévost  (Callosciurus prevostii). Tous étaient asymptomatiques. Les animaux appartenaient à plusieurs éleveurs allemands, et à un particulier hollandais. Les écureuils de ce dernier provenaient d’un élevage allemand mais les chercheurs n’ont pas pu mettre en évidence de liens épidémiologiques entre les deux propriétaires.

Tous les animaux positifs ont été euthanasiés, de même que 40 autres individus négatifs côtoyant les positifs. De nouveaux tests, sur plusieurs échantillons d’organes, ont confirmé les résultats (positifs vs négatifs). Les charges virales les plus élevées ont été détectées dans le système nerveux central et dans les organes pouvant jouer un rôle dans sa transmission (reins, nez, vessie, glandes salivaires et organes sexuels). De plus, le virus a également été mis en évidence dans des prélèvements cutanés, suggérant une possible transmission par morsures ou griffures.  

En France, seuls les écureuils du genre Tamia sont autorisés (Tamias sibiricus-Tamia de Sibérie), mais aucune étude ne s’est penchée pour l’instant sur un éventuel portage du VSBV-1. Néanmoins, la réglementation est amenée à évoluer du fait de la publication au journal officiel de l'union européenne en juillet 2016 de la liste des espèces exotiques envahissantes, dont fait parti le Tamia de Sibérie. 

Tanit Halfon
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