Pfizer choisit de se séparer de sa santé animale d’ici un à deux ans - Le Point Vétérinaire.fr

Pfizer choisit de se séparer de sa santé animale d’ici un à deux ans

22.07.2011 à 06:00:00 |
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Pfizer a annoncé, le 7 juillet 2011, son intention de se séparer de sa santé animale dans 12 à 24 mois.

Cette séparation pourra se traduire par une vente totale ou partielle de ses activités vétérinaires, ou par une scission à travers la création d’une société distincte du groupe Pfizer, mais qui serait encore sa filiale.

Avec ses 4 milliards de dollars de chiffre d’affaires, les activités “santé animale” du laboratoire sont aussi suffisamment importantes pour pouvoir être introduites sur un marché boursier indépendamment du groupe Pfizer. Ce dernier, en globalisant près de 20 % du marché mondial, est aujourd’hui le leader international de la santé animale. Il devance assez largement le numéro 2 Merck (anciennement Intervet-SP, 2,9 milliards de dollars) et le numéro 3 Merial (2,6 milliards de dollars) du Français Sanofi.

La santé animale n’est plus dans le core-business de Pfizer

La santé animale est « suffisamment distincte du core-business de Pfizer pour qu’elle puisse être mieux valorisée à l’extérieur de la société », explique dans un communiqué le président exécutif de Pfizer, Ian Read.
L’un de ses axes devenus stratégiques est désormais le développement sur le segment des produits dits établis, les médicaments « génériques » ou « non protégés par des brevets » et sur le marché des pays émergents. En effet, les plus fortes croissances sont observées dans ces pays, particulièrement sur le segment des médicaments génériques.
En outre, Pfizer considère que la médication familiale (les médicaments vendus sans ordonnance) est désormais dans son core-business. Ces deux axes sont assez récents pour le laboratoire. Il y a encore quelques années, sa stratégie n’incluait ni les génériques ni la médication familiale.

La santé animale n’est pas la seule activité non stratégique que Pfizer souhaiterait céder. La division “nutrition pédiatrique et infantile” (1,9 milliard de dollars de chiffre d’affaires) est dans la même situation. Ces deux activités cumulées pèsent pour 8,1 % dans le chiffre d’affaires global du groupe, estimé à 67,8 milliards de dollars en 2010.
Pfizer a pourtant beaucoup investi dans la santé animale, ces dernières années, à travers de nombreux rachats. Les plus gros découlaient de rachats stratégiques pour la pharmacie humaine, comme ceux de Fort-Dodge (filiale de Wyeth, achat par Pfizer finalisé fin 2009) ou celui d’Alpharma (filiale de King Pharmaceuticals, effectif depuis quelques mois).
D’autres acquisitions plus petites étaient clairement choisies par Pfizer pour renforcer sa stratégie en santé animale, comme le rachat de Synbiotics (le numéro 2 mondial du diagnostic derrière Idexx) en fin d’année 2010, ou de sociétés spécialisées dans les tests génétiques ou en aquaculture…

Pfizer a déjà engagé le processus d’évaluation de la valeur de son activité de santé animale en vue d’opérer les transactions éventuelles dans 12 à 24 mois. Les analystes financiers ont plutôt bien accueilli cette stratégie de cessions, qui met fin à une période de mégafusions pour le groupe.
La veille de cette annonce surprenante, Elanco (E. Lilly) annonçait la clôture du rachat de l’activité “santé animale” de Janssen. Cela lui permet de conquérir la quatrième place, en dépassant le groupe germanique Bayer. Quelques jours plus tôt, Merck choisissait une stratégie inverse à celle de Pfizer, en changeant le nom bien connu d’Intervet pour celui de Merck aux Etats-Unis ou de MSD dans les autres pays de monde, dont la France. Ce changement de nom était destiné à rappeler l’engagement stratégique de Merck dans la santé animale.

Eric Vandaële

Télécharger le palmarès mondial de la santé animale

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