Oxyde de zinc, c’est ni oui, ni non pour l’Anses - Le Point Vétérinaire.fr

Oxyde de zinc, c’est ni oui, ni non pour l’Anses

31.03.2013 à 06:00:00 |
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Finalement, il revient au ministère de l’Agriculture de choisir entre le risque d’émergence de résistances à la colistine et le risque environnemental de l’oxyde de zinc.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), saisie par la Direction générale de l’alimentation (DGAL) en mars 2012 sur l’utilisation de l’oxyde de zinc pour prévenir et traiter les diarrhées des porcelets en postsevrage comme une alternative aux antibiotiques, n’a en effet pas tranché entre ces deux risques de nature fort différente. L’agence vient de rendre son avis.

Selon elle, « l’efficacité de l’oxyde de zinc en prévention des diarrhées est démontrée à 3100 ppm sur 14 jours ». Mais ce temps ne peut être validé comme la durée optimale de traitement, car aucun essai n’a concerné des périodes comprises entre 7 et 14 jours. Une dose inférieure (2500 ppm) pourrait se révéler suffisante selon la littérature. Il n’est donc pas possible de déterminer les doses et les durées de traitement les mieux adaptées et les plus faibles pour limiter l’impact environnemental.

En outre, l’efficacité d’un prémélange d’oxyde de zinc n’est pas démontrée, ni sur des formes graves ou hémorragiques de diarrhées colibacillaires, ni contre la maladie de l’œdème. Un recours aux antibiotiques restera donc nécessaire en curatif.

Pas d’efficacité comparée avec la colistine

Par ailleurs, les études d’efficacité de l’oxyde de zinc n’incluent pas de comparaison avec les médicaments autorisés, qu’il s’agisse d’anti-diarrhéiques à base de kaolin (Aluminal®, Kaopectate®) ou d’anti-infectieux (colistine).

L’évaluation de l’impact environnemental lié à l’emploi d’oxyde de zinc à raison de 3100 ppm pendant 14 jours en postsevrage conclut, elle, à un risque toxique pour les différents compartiments : sédiments, milieux aquatique et terrestre (sols).

L’avis souligne en outre que la possibilité d’une résistance bactérienne au zinc n’est pas exclue, ainsi que des résistances croisées ou la cosélection de résistances avec d’autres antibiotiques.

Nathalie Devos

Pour plus d’informations, voir La Semaine Vétérinaire n° 1533 du 29/03/2013 en page 16

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