Merial conservera une relation directe avec les vétérinaires - Le Point Vétérinaire.fr

Merial conservera une relation directe avec les vétérinaires

11.11.2011 à 06:00:00 |
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« Merial ne veut ni ne peut discriminer les vétérinaires selon qu’ils sont ou seront ou non simplement “adhérents” à la SAS du SNVEL [Isovet] », indique le directeur du premier laboratoire en France.

Notre confrère François Bost, directeur de Merial France, répond aux questions de La Semaine vétérinaire relatives à la création de la centrale de négociation Isovet, par le SNVEL. Cette société, filiale du syndicat, a pour objet de négocier au mieux avec les laboratoires les remises des vétérinaires libéraux qui lui confieraient leurs “chiffres d’affaires”.

La Semaine Vétérinaire : Vous dirigez le 1er laboratoire en termes de chiffres d’affaires en France. Vous devez donc être fréquemment sollicité par les praticiens sur la centrale de négociation Isovet, créée par le SNVEL, qui se propose de regrouper les chiffres d’affaires de plusieurs centaines de cabinets. Quelle est votre position ?
François Bost : Merial n’est pas seulement le 1er laboratoire en termes de chiffres d’affaires. C’est aussi un partenaire historique des vétérinaires. Nos clients nous disent d’ailleurs que Merial est aussi le 1er dans leur esprit en termes d’éthique et de relations sur le long terme, aussi bien en canine qu’en rurale. Cette image correspond à la réalité des relations que nous construisons depuis longtemps avec les vétérinaires. Enfin, de par son histoire commune avec les praticiens, notre laboratoire est attaché à la stabilité en France du système de prescription-délivrance par le vétérinaire. Le poids et l’image de Merial en France lui confèrent une responsabilité morale particulière auprès de nos confrères. Celle-ci va audelà de la responsabilité juridique, plus contraignante pour Merial que pour toute autre entreprise compte tenu de nos parts de marché. Nous ne pouvons donc pas nous permettre d’adopter une position à la légère, ni d’en changer à la petite semaine au gré de la naissance de tel ou tel regroupement, fût-il, à grande échelle, une émanation d’un syndicat professionnel.

La S. V. : Alors, que répondezvous aux confrères qui vous questionnent sur Isovet ?
F. B. : Nous restons prudents. Cette initiative nous laisse assez dubitatifs pour l’instant. D’abord, Merial n’a pas encore été informé de manière précise de la part du SNVEL sur sa filiale Isovet. Nous n’en connaissons que les éléments diffusés ici ou là, et beaucoup de nos interrogations restent en suspens. Mais il n’est pas question pour Merial d’instruire un procès d’intention sur des “on-dit“ ou des rumeurs. C’est d’ailleurs un point que nous partageons avec le Conseil supérieur de l’Ordre des vétérinaires. Mais disons que nous sommes perplexes.

La S. V. : Sur quels points en particulier ?
F. B. : Nous ne savons pas comment un tel regroupement pourrait fonctionner en pratique sans risquer de placer ses adhérents ou ses fournisseurs en contravention avec la législation et avec l’éthique vétérinaire. Nous nous interrogeons aussi sur l’opportunité de cette initiative. En particulier à une période clef, où le souci de lutter contre les antibiorésistances conduit à ce que les pratiques commerciales, voire pour certains la délivrance par le vétérinaire, soient en question. Est-ce vraiment le bon moment pour ébranler l’équilibre de la prescription-délivrance, surtout dans la précipitation et, apparemment, sans concertation avec les autorités politiques ou sanitaires ? Tout cela nous rend également perplexes sur l’objectif ultime de ce projet…

La S. V. : Quelle est la ligne de conduite de Merial concernant cette affaire ?
F. B. : Elle est évidente : Merial respectera la loi. Qu’il s’agisse du Code du commerce et de ses dispositions sur la concurrence, du Code de déontologie inscrit dans le Code rural ou, évidemment, du Code de la santé publique.

Propos recueillis par Eric Vandaële

Extrait de l'interview publiée dans La Semaine Vétérinaire n° 1470 du 12 novembre 2011 en pages 14 et 15

Télécharger le plan de lutte de l'antibiorésistance présenté par le gouvernement à l'OIE

 

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