« Les filières des viandes françaises sont en danger » - Le Point Vétérinaire.fr

« Les filières des viandes françaises sont en danger »

08.11.2012 à 06:00:00 |
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« Les filières des viandes françaises sont sur le point d’amorcer un déclin irréversible », a déploré Jean-Paul Bigard, président du Sniv-SNCP*, lors de l’assemblée générale des entreprises françaises des viandes qui s’est tenue à Paris, le 2 octobre 2012.

Chiffres à l’appui, il a rendu compte de la situation : « En 30 ans, la France a perdu 20 % de son cheptel bovin et presque la moitié de son cheptel ovin. Son cheptel porcin a baissé de 15 % en seulement une décennie. Au cours des 10 dernières années, le nombre d’animaux français abattus chez nos voisins a été multiplié par 1,3 en gros bovins et par 4 en porcs. Dans le même temps, les abattoirs hexagonaux ont attiré 2 fois moins d’animaux étrangers. Par ailleurs, en seulement 5 ans, notre déficit du commerce extérieur en produits à haute valeur ajoutée a été multiplié par 1,7 en viande porcine et par 3,5 en viande bovine. »

Jean-Paul Bigard explique que les entreprises des viandes sont prises en tenaille entre la hausse du coût de la matière première pour l’alimentation des animaux et la difficulté à répercuter ces augmentations auprès des enseignes de grande distribution qui se livrent à une hyperconcurrence entre elles.

Réformer la LME
Le président du Sniv-SNCP ajoute par ailleurs que l’industrie agro-alimentaire a « reçu un coup de poignard dans le dos en 2008 avec l’adoption de la loi de modernisation de l’économie (LME) qui permet aujourd’hui à une enseigne d’imposer ses conditions d’achat au détriment des conditions générales de vente du fournisseur ». Il en appelle donc à une révision urgente de cette loi.

Selon Jean-Paul Bigard, pour toutes ces raisons, « comme cela a été réclamé par les patrons de l’automobile, il est urgent d’ouvrir, dans notre domaine aussi, une véritable réflexion autour de 2 thèmes majeurs : la rentabilité et la compétitivité », soulignant au passage que « le secteur automobile semble beaucoup mieux écouté par les politiques que le nôtre ».

« Nous devons aussi exiger des politiques publiques audacieuses, notamment pour réduire les distorsions de concurrence », a-t-il conclu.

Nathalie Devos

* Syndicat national de l’industrie des viandes et Syndicat national du commerce du porc

Source : Sniv-SNCP
Pour en savoir plus

Pour plus d’informations, voir La Semaine Vétérinaire n° 1515 du 9 novembre 2012 en page 16

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