Les équins s’activent sans lâcher les rênes - Le Point Vétérinaire.fr

Les équins s’activent sans lâcher les rênes

18.11.2010 à 06:00:00 |
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Trois journées de congrès et une journée précongrès : en quatre jours, les praticiens équins avaient à leur disposition un programme riche et varié destiné à faire le tour de leur exercice.

Les journées annuelles de l’Association vétérinaire équine française (Avef), du 8 au 10 novembre 2010, ont ainsi abordé toutes les facettes de l’activité équine, avec une forte implication des commissions de l’association au programme scientifique, en parallèle de sujets pratiques (pharmacie, gestion de la clinique, etc.). Avec une participation plus élevée que l’an passé, le succès était au rendez-vous.

En outre, cette année le congrès a pris une couleur particulière, puisqu’il était organisé en partenariat avec nos confrères québécois, même si leur présence est encore restreinte en termes d’effectif.

Dérogation et acte vétérinaire au cœur d’un accord équilibré

Durant ces derniers mois, l’Avef est montée au créneau, aussi bien sur la reconnaissance de la spécificité de l’exercice équin que sur la défense des intérêts de la profession, la participation aux débats, le développement de la filière équine. L’assemblée générale a permis de faire un tour d’horizon de ces engagements de l’association.
L’Avef a en outre participé aux récents Etats généraux du sanitaire (EGS) et Jean-Yves Gauchot, son président, a salué l’implication essentielle du Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine : « Le Respe a été un acteur privilégié dans le cadre des EGS. »
Notre confrère s’est également félicité de l’accord signé par les organisations professionnelles agricoles et vétérinaires (dont l’Avef) sur l’acte vétérinaire avant l’été. « Il s’agit d’un accord équilibré, dans la mesure où la dérogation exclut les animaux de compagnie et de sport. » En effet, elle s’en tient au fait que « les propriétaires ou détenteurs professionnels d’animaux relevant d’espèces dont la chair ou les produits sont destinés à la consommation humaine, ainsi que leurs salariés, justifiant de compétences adaptées, peuvent pratiquer des soins et actes médicaux ou chirurgicaux sur les animaux de leur élevage ou sur ceux dont ils ont la garde non temporaire, dans le respect des lois et règlements, notamment de ceux relatifs à la protection animale, au médicament vétérinaire, à la certification et au mandat sanitaire ». Selon Jean-Yves Gauchot, « l’Avef doit rester vigilante sur l’extension de cette dérogation à toute la filière cheval, souhaitée par certains. En effet, le montant des enjeux financiers sur les chevaux de sport et de course ferait reporter l’insécurité, lors de litige ou d’infraction, sur le vétérinaire, le seul qui a une assurance en responsabilité civile professionnelle en adéquation avec ces enjeux ».

La délégation des actes sera un gros chantier pour 2011

Au cours de l’assemblée générale de l’Avef, un premier sondage a été effectué auprès des adhérents, en deux questions. A la première, « êtes-vous favorable à une délégation d’actes infirmiers au corps des ASV sous la responsabilité et le contrôle direct d’un vétérinaire ? », les trois quarts des votants (plus d’une centaine au total) ont répondu par l’affirmative. A la seconde question, « dans le cadre d’une délégation sous le contrôle direct du vétérinaire aux ASV, selon vous, celle-ci doit-elle être restreinte au seul périmètre de l’établissement vétérinaire ? », le oui l’emporte aussi, pour un peu moins des trois quarts des votants. En complément, une enquête par voie électronique, plus exhaustive, sera diligentée par l’Avef.
Le président de l’Avef a également rappelé les évolutions à venir et nécessaires concernant le mandat sanitaire.

Pour la pharmacie vétérinaire, l’année sera chargée

La pharmacie est l’un des piliers majeurs de notre profession. L’Avef a été active, cette année, sur plusieurs dossiers. Mais de nouveau, Jean-Yves Gauchot a appelé à la vigilance : « Il faut mettre en garde les professionnels que sont les vétérinaires : même si nous dénonçons certaines incohérences, notamment dans un cadre européen, il n’en reste pas moins qu’en droit constant, les praticiens doivent respecter le Code de la santé publique, sous peine de sanctions pénales lourdes économiquement pour leurs entreprises. »
Une inquiétude partagée avec flamme et engagement par notre confrère Michel Martin-Sisteron lors de l’assemblée générale de l’Avef, qui a aussi abordé le thème de l’exercice vétérinaire. « L’équilibre fragile dans lequel nous vivons nous impose d’aller plus loin que notre petit exercice personnel. Il est inadmissible, en matière de dentisterie, que certains d’entre nous réfèrent à des laïcs », a-t-il souligné. Notre confrère s’est également insurgé contre la récente relaxe d’une pharmacienne (qui certifiait des vaccinations), malgré les réquisitions du Parquet, sur la base d’attendus et de déclarations de confrères aux services de police… En outre, « il est inadmissible que certains vétérinaires certifient des vaccinations qu’ils n’ont pas effectuées », a ajouté Michel Martin-Sisteron.

Le vétérinaire équin qualifié sera eurocompatible

Le statut de vétérinaire équin qualifié verra la mise en place des premières sessions de formation en 2011. Il confère un titre de qualification professionnelle et comportera un référentiel d’activités sur dossier et un référentiel de compétences sur examen. « Un grand soin a également été apporté à rendre ce titre “eurocompatible”, de manière à pouvoir, dans un deuxième temps, le faire accepter au niveau européen. Des contacts intéressés sont d’ores et déjà établis avec la Federation of European Equine Veterinary Associations (Feeva) », a précisé notre confrère Michel Péchayre, en charge du dossier.

Marine Neveux

Pour plus d’informations, voir La Semaine Vétérinaire n° 1426 du 16/11/2010 en pages 14 à 16

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