Le portrait robot du futur agent pathogène émergent - Le Point Vétérinaire.fr

Le portrait robot du futur agent pathogène émergent

Clarisse Burger | 17.12.2014 à 19:11:20 |
© OIE

A l’occasion du colloque sur les maladies émergentes et ré-émergentes organisé par la SVPF, des experts de l'OIE, de l'Inserm, de la SNGTV et du laboratoire P4 de Lyon sont venus apporter leur éclairage sur les enjeux de la santé publique vétérinaire.

Lors du colloque sur les maladies émergentes et ré-émergentes organisé par la société vétérinaire pratique de France (SVPF), qui a eu lieu à l’école du Val de Grâce, le 16 décembre, des experts en santé animale et humaine sont venus apporter leur éclairage sur les maladies infectieuses émergentes (souvent d’origine animale) et ré-émergentes.

Des facteurs non virologiques (mondialisation, transports rapides, les nouvelles technologies, les guerres, les mouvements de population, le réchauffement climatique, la déforestation, etc.) bouleversent les équilibres mis en place ainsi que les programmes sanitaires. Peu anticipés dans certaines régions du monde, ils conditionnent la propagation des agents pathogènes émergents.

Pour Yves Moreau, vétérinaire et directeur scientifique du musée des sciences biologique Docteur Mérieux, s’il fallait d’établir le portrait robot du futur agent pathogène émergent du 21 siècle, il pourrait s’agir d’un virus à ARN, doué d’une grande plasticité génétique, contagieux à transmission respiratoire, d’origine animale, avec un passage d’une espèce animale à l’homme. Le virus Ebola qui sévit aujourd’hui en Afrique de l’Ouest, est un virus à ARN. 

Le contrôle d’émergences vraies est indispensable non seulement à l’échelon mondial, mais aussi au niveau local. Sur ce point, Christophe Peyrefitte virologiste (Laboratoire P4 à Lyon) a insisté sur l’action et l’adaptation des laboratoires face aux agents émergents et ré-émergents notamment dans les pays en voie de développement. En témoigne son expérience en Guinée en 2013 face à aux cas d’Ebola (2125 cas suspects/confirmés en décembre 2014) qui montre que divers facteurs (coutumes funéraires déterrant les corps infectés, générant des foyers du virus Ebola, lutte de pouvoirs entre les multiples autorités locales qui désorganisent les laboratoires sur place, manque d’hygiène et d’éducation etc.) rendent beaucoup plus difficile la lutte pour éradiquer le virus. 

Les mesures prises à l’encontre de ces maladies infectieuses émergentes devront être coordonnées par les autorités sanitaires issues de la santé publique humaine et animale. A l’échelle européenne et hexagonale (cas de ré-émergence de tuberculose et de brucellose, en France), Eric Collin, président de la commission épidémiologique de la SNGTV a insisté sur un point majeur : la détection de l’émergence d’une maladie, l'existence d'un réservoir animal et les difficultés de contrôle par la vaccination. Il a souligné l’importance du correspondant régional pour formaliser l’attitude d’un vétérinaire devant un phénomène répétitif notamment chez les troupeaux ovins.

Enfin, l’OIE qui rappelle que 60% des agents pathogènes pour l’homme sont zoonotiques, a précisé que « la rapidité de la détection et la réaction face à une maladie émergente ou ré-émergente est capitale ».


Clarisse Burger
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