Le chemin vers la bientraitance des bêtes d’abattoirs est long - Le Point Vétérinaire.fr

Le chemin vers la bientraitance des bêtes d’abattoirs est long

03.04.2009 à 10:00:00 |

Abattage rituel d’ovins dans un pré (en dehors de la période de l’Aïdel-Kébir), tradition du pèle-porc dans les Hautes-Pyrénées (qui consiste à acheter un porc pour le ramener chez soi, le suspendre et l’égorger), animaux abandonnés sans entretien… Pourl’ OEuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA) qui tenait son assemblée générale le 28 mars 2009, les chevaux de bataille se multiplient.

En résumé, la situation est inquiétante et lesperspectives aussi. Seulement une demi-douzaine de personnes sont chargées, au sein du bureau de la protection animale, de s’occuper des affaires “animalières” qui concernent les animaux d’élevage, de compagnie, d’expérimentation, de spectacle, etc. « Les problématiques sont vastes, importantes, et les moyens associés dérisoires, même si les membres de ce bureau font preuve de grande volonté », explique Frédéric Freund, juriste et directeur de l'OABA.
La situation pourrait encore se dégrader en province, en raison de la réforme générale des politiques publiques, qui devrait conduire à la dissolution des DDSV. « Elles sont appelées à se fondre dans une direction régionale chargée de la sécurité alimentaire et sanitaire. L’OABA, comme les syndicats de fonctionnaires, s’inquiète de cette disparition et, parallèlement, du risque de voir redéployer vers d’autres missions les effectifs – déjà insuffisants – aujourd’hui chargés des différents contrôles en termes de bien-être animal », ajoute Frédéric Freund.
Il souligne par ailleurs « la réorientation de près de 1,4 milliard d’euros d’aides agricoles vers le secteur animal, au détriment des grandes cultures, principalement les céréales ». Pour lui, cela signifie « plus de primes pour les éleveurs, selon la décision du gouvernement, sans aucun renforcement des garde-fous qui permettent d’éviter les abus ». Le directeur de l’OABA ne s’étonne donc pas que le récent rapport de la Cour des comptes européenne dénonce l’inefficacité du système de la conditionnalité des aides, en raison d’un contrôle insuffisant, voire inexistant, du respect des obligations qui y sont liées.
L’assemblée générale a aussi permis de revenir sur les enjeux de la révision de la directive européenne relative à la protection des animaux lors de leur abattage, qui doit prochainement aboutir à l’adoption d’un règlement applicable dans les vingt-sept Etats membres. Certains amendements soulèvent des problèmes entermes de protection animale, mais aussi d’atteinte à l’information des consommateurs.

M Neveux

Extrait de La Semaine Vétérinaire 1354

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