La profession vétérinaire algérienne s’estime discréditée et déplore un manque de moyens - Le Point Vétérinaire.fr

La profession vétérinaire algérienne s’estime discréditée et déplore un manque de moyens

09.08.2010 à 06:00:00 |
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Pour les vétérinaires algériens, la profession est ignorée dans sa dimension scientifique, discréditée et ne fait plus vivre. Elle déplore
l’absence de cadre législatif, d’informations épidémiologiques et d’une politique de formation continue pour les praticiens, ainsi que la rareté de moyens d’investigations modernes. Elle dénonce également le faible niveau de formation des jeunes vétérinaires diplômés, jugés trop nombreux par ailleurs. Enfin, les circuits clandestins qui permettent aux éleveurs de se procurer des médicaments vétérinaires sont une menace pour la profession et la santé publique, estiment nos confrères algériens.

Pour les vétérinaires algériens, la profession est ignorée dans sa dimension scientifique, discréditée et ne fait plus vivre. C’est ce que rapporte le journal algérien Liberté, à l’appui des propos de ses représentants.
« Les vétérinaires sont toujours mis en cause dans la presse parce qu’en  Algérie, nous n’avons pas encore éradiqué un certain nombre de maladies telles que la fièvre aphteuse ou la tuberculose », a souligné notre confrère Naït El-Hadj, lors de la première rencontre entre professionnels organisée le 25 juin 2010 par le nouveau bureau de la SAMV (Société algérienne de médecine vétérinaire) qui a été l’occasion d’évoquer les difficultés que rencontrent les praticiens vétérinaires. Il évoque en premier lieu le manque de moyens et de cadre législatif pour la profession.
D’autres vétérinaires déplorent l’absence d’informations épidémiologiques et la rareté ou l’inexistence de moyens d’investigations modernes, qui compromettent toute volonté de maîtrise des pathologies et de la montée en puissance de l’antibiorésistance que les vétérinaires ont constatée, en particulier dans la filière avicole.
Lors des débats, la majorité des participants a également critiqué l’absence d’une politique de formation continue pour les praticiens et le faible niveau de formation des jeunes vétérinaires diplômés. Les statistiques de 2008 indiquent que 12 000 vétérinaires sont au chômage, alors que les 6 instituts des vétérinaires et l’école supérieure vétérinaire d’El-Harrach continuent à former chaque année plus de 1 000 vétérinaires.
Notre confrère Naït El-Hadj ajoute que des circuits clandestins en Algérie constituent un concurrent déloyal pour le praticien privé : « Les médicaments se trouvent dans les souks. Devant l’absence de contrôle et de suivi, nous consommons sûrement de la volaille, de la viande, du lait, des œufs qui sont bourrés d’antibiotiques du fait que les éleveurs ou les propriétaires de bétail injectent eux-mêmes les médicaments sans la moindre connaissance et sans prescription vétérinaire ».
Les participants ont convenu d’organiser d’autres rencontres pour établir un véritable plan de travail afin de pallier ces difficultés.

Nathalie Devos
Légende photo : « Les médicaments se trouvent dans les souks et sont utilisés par des circuits clandestins », déclare notre confrère Naït El-Hadj.

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