L’internship des CHV est sur les rails - Le Point Vétérinaire.fr

L’internship des CHV est sur les rails

Serge Trouillet | 14.12.2017 à 13:46:30 |
Jeune vétérinaire avec un vétérinaire plus âgé en train de lui apprendre
© Bluegame - iStock

La première promotion de l'« Internship des centres hospitaliers vétérinaires » (2017-2018) a démarré sa formation aux Cordeliers (Meaux), à Frégis (Paris-Arcueil), Nordvet (Lille-La Madeleine) et Pommery (Reims), le 1er septembre 2017. Elle regroupe une trentaine de jeunes vétérinaires diplômés et inscrits à l'Ordre.

Si les « internats privés » existent depuis de nombreuses années, ils donnaient lieu à des situations très hétérogènes, piétinant parfois la déontologie. L'Ordre des vétérinaires en a souhaité l'amélioration et la clarification du concept ; le Syndicat national des centres hospitaliers vétérinaires (SNCHV) y a répondu. Les motifs ne manquaient pas : l'idée du compagnonnage à la française, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité et concept historique de la profession ; l'importante demande de formation post-universitaire émanant des jeunes diplômés ; la nécessité d'acquérir une expérience d'internat généraliste correspondant aux critères d'intégration des cursus européen et américain de spécialisation vétérinaire ; les vocations de spécialistes à favoriser pour répondre au cahier des charges ordinal concernant les CHV ; les carences à pallier en matière de permanence et de continuité des soins imposées à tous les vétérinaires, lesquelles compliquent la tâche des CHV pour assurer les urgences de leurs confrères ; enfin, le problème pour ces jeunes confrères de leur non-rémunération. 

Plus de demandes que de postes

Un référentiel a été élaboré, la formation a été soumise à l'Ordre pour lever toute incompatibilité déontologique, une société de formation professionnelle a été déclarée et reconnue par la commission de formation de l'Ordre, un contrat de travail a été établi… Bref, l'internship des CHV est sur les rails. « Ce programme, observe Jean-Philippe Corlouer, président du SNCHV, est déjà en place à Frégis depuis plus de vingt ans. Nous l'avons amélioré et généralisé auprès d'autres CHV. Comme un récent sondage auprès de 80 anciens interns de Frégis montre une satisfaction globale de 82,5 % de l'ancien programme  (vocation internationale, préparation à la spécialisation, employabilité, aide au contact client), nous visons à améliorer encore ce niveau de satisfaction. »
S'il se félicite de la démarche proactive des CHV qui s'investissent pour la profession dans la formation des jeunes, la spécialisation, la continuité de soins, il considère cependant qu'« un rapprochement avec les écoles, à terme, serait éminemment pertinent. Par ailleurs, chez nous comme dans les écoles, il y a plus de demandes que de postes. Les internshisp des CHV n'assécheront donc pas le vivier des écoles vétérinaires. » 

Pas les mêmes objectifs que les internats des écoles1

Une crainte non justifiée pour Isabelle Chmitelin, directrice de l'École nationale vétérinaire de Toulouse : « Hormis celui d'acquérir plus d'expérience clinique et donc plus d'autonomie, les internats des écoles et les internships des CHV ne répondent pas aux mêmes objectifs. Ils ne s'adressent donc pas forcément au même public. Si les seconds mettent l'accent sur l'approche économique et pratique, en se confrontant à de nombreux cas, les premiers disposent d'un encadrement académique privilégiant la démarche scientifique et l'approfondissement des cas traités. Par ailleurs, l'État débloque des moyens pour la formation des internes : ils bénéficient d'un statut d'étudiant, sont éligibles aux bourses sur critères sociaux, bénéficient de tous les avantages liés à ce statut (Crous, etc.) ; en outre, ils s'inscriront à compter de l'été 2018 dans le cadre d'un emploi étudiant avec une rémunération, en étant sécurisés juridiquement. »

1. Chacun défend son pré carré : Jean-Philippe Corlouer, en ajoutant que l'internship des CHV comprend en plus des formations théoriques dispensées par des spécialistes et que chaque intern doit également produire des publications scientifiques ; Isabelle Chmitelin, en précisant que seuls les internes issus des écoles nationales vétérinaires peuvent faire état du titre d'ancien interne.

Retrouvez l'intégralité de cet article en page 16 de La Semaine Vétérinaire n° 1744.

Serge Trouillet
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