L'étiquetage, l'arlésienne dans le débat sur l'abattage - Le Point Vétérinaire.fr

L'étiquetage, l'arlésienne dans le débat sur l'abattage

12.03.2012 à 06:00:00 |
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La polémique fait rage depuis quelques semaines et les propos du président sortant, Nicolas Sarkozy, l'ont majorée.

Lors d'un meeting à Bordeaux (Gironde) le 3 mars 2012, le chef de l'État s'est en effet déclaré favorable à l'étiquetage de la viande selon la méthode d'abattage, allant d'ailleurs à l'encontre des propos tenus par son ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire. Cette position a, bien entendu, entraîné une cascade de réactions de la part de nos personnalités politiques en campagne et des représentants des communautés religieuses.
« Ceux de nos concitoyens que leurs convictions religieuses conduisent à ne consommer que de la viande abattue selon un rituel particulier ont le droit de pouvoir le faire, a estimé le président de la République. Mais ceux qui n'ont pas les mêmes convictions ont le droit aussi qu'on les respecte (...) Reconnaissons à chacun le droit de savoir ce qu'il mange, halal ou non. Je souhaite donc l'étiquetage des viandes en fonction de la méthode d'abattage. Quant aux cantines scolaires, elles sont aussi tenues au principe de la laïcité. Je m'opposerai à toute évolution qui irait dans le sens contraire ».

Le débat sur la bien-traitance animale et les questions sanitaires progressent-ils pour autant ? « Cela pourrait être une victoire des défenseurs des animaux, des consommateurs et de la laïcité s'il était possible d'accorder un réel crédit à cette déclaration formulée par un candidat 2 mois avant l'élection présidentielle, alors que des promesses faites avant celle de 2007 n'ont pas été tenues », explique notre confrère Jean-Pierre Kieffer, président de l'Œuvre d'assistance aux bêtes d'abattoir (OABA). Est-ce une réponse démagogique du président de la République ? « Cette nouvelle attitude du candidat Sarkozy est consécutive à une forte pression médiatique et à la menace de l'OABA de diffuser la liste des abattoirs qui pratiquent l'abattage sans étourdissement, analyse Jean-Pierre Kieffer. Une menace prise au sérieux par le ministère de l'Agriculture, avec l'intervention auprès du président de l'OABA du nouveau directeur général de l'alimentation… ».

En outre, l'histoire bégaie. Le 22 décembre 2006, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, écrivait : « Je veux, maintenant, que les abattoirs halal s'engagent concrètement et rapidement, dans la voie d'une généralisation de l'étourdissement préalable ». Les paroles s'envolent-elles ?
Est-il également nécessaire de rappeler que le gouvernement français avait poussé dans le sens contraire à celui de l'Europe, qui estimait qu'un tel étiquetage devait être rendu obligatoire par le règlement européen n°1169/2011 relatif à l'information des consommateurs ?

L'OABA martèle que « la mise à mort avec étourdissement est un principe de protection animale destiné à éviter la souffrance des animaux. L'étiquetage pour identifier la viande provenant de bêtes abattues sans étourdissement est un principe d'information du consommateur et de respect de la liberté de conscience ». La suite avant l'élection ?

Marine Neveux

Pour l'intégralité de l'article, voir La Semaine Vétérinaire n° 1486 du 9 mars 2012 en pages 14 et 15

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