La surface de la Terre est indemne de peste bovine.
L’annonce a été faite lors de la 79e session générale de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) qui s’est tenue à Paris, du 22 au 27 mai 2011, en présence des 178 délégués nationaux de l’OIE. L’éradication planétaire de l’épizootie sera également entérinée dans un mois, à Rome, par les 192 pays membres de l’Organisation pour l’agriculture et l’alimentation des Nations unies (FAO).
Cette reconnaissance officielle était attendue depuis plusieurs années. Elle est le fruit d’une longue et opiniâtre collaboration logistique et politique des deux organisations internationales, avec le soutien déterminant de bailleurs de fonds, comme la Communauté européenne. Huit pays ont tardé à faire reconnaître leur statut indemne, pour des raisons essentiellement administratives. Cependant, l’instabilité politique qui règne en Somalie (voisine du Kenya, où a eu lieu la dernière épidémie de peste bovine en 2001) est la principale responsable de ce retard.
Il s’agit de la première maladie animale (et la deuxième affection virale après la variole) a être rayée de la carte par l’homme. L’annonce coïncide fort à propos avec la célébration du 250e anniversaire de la profession vétérinaire. Comme l’a souligné le directeur général de l’OIE, Bernard Vallat, lors de la conférence de presse, ce succès est d’abord dû à l’action des vétérinaires. La peste bovine est d’ailleurs une épizootie « historique » pour la profession. Ses ravages récurrents dans l’élevage bovin ont pesé sur la création de la première école vétérinaire à Lyon en 1761, mais sont aussi à l’origine de la création de l’OIE en 1924.
Michel Bertrou
