L’animal dans la ville ou le bien-vivre ensemble - Le Point Vétérinaire.fr

L’animal dans la ville ou le bien-vivre ensemble

09.06.2011 à 13:55:00 |
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Depuis 2005, à travers la “mission animalité urbaine”, le grand Lyon propose de multiples activités autour de l’éducation canine et commence plus largement à travailler sur la place du vivant en ville, spécialement les animaux.

Jean-Luc Vuillemenot, responsable de l’agence conseil Animal, Faits et Société, a répondu aux questions de La Semaine Vétérinaire.

La Semaine Vétérinaire : Vous êtes au cœur du débat sur la relation homme-animal et des stratégies développées par les villes pour permettre une intégration harmonieuse de l’animal dans les zones urbaines. Depuis plusieurs années, faites-vous le bilan d’une évolution positive et d’une prise de conscience des communautés ? Ou les freins vous paraissent-ils encore importants ? A quels obstacles vous heurtez-vous principalement ?

Jean-Luc Vuillemenot : Le sujet n’est plus tabou, mais il reste soumis à l’influence majeure des mouvements d’opinion. L’évolution est positive ces dernières années, dans la mesure où il devient plus rare qu’une collectivité prenne des dispositions réglementaires drastiques. Toutefois, les réponses apportées restent liées à la propreté et à l’hygiène. Les villes sont toujours dans une orientation “technique” qui ne tient pas compte de la possibilité de modifier les comportements. Ainsi, l’offre des équipements sanitaires pour les chiens est singulièrement en baisse. Il en est de même pour les aires de liberté qui permettent aux animaux de s’ébattre. Certainement sous l’impulsion de grandes villes, le ramassage individuel des déjections canines tend à devenir la norme attendue par les collectivités.
Toujours vécue comme une nuisance, la présence du chien, mais aussi du chat, est abordée en aval. Les actions proactives d’information, d’éducation des maîtres, de services, apportées sur l’espace public restent minoritaires. Les élus n’appréhendent pas l’importance du rôle social de l’animal et l’attachement qu’il suscite chez les propriétaires. Il est d’ailleurs rare que la place de l’animal en ville fasse partie du projet politique d’un maire ! Cette absence d’approche globale empêche une réflexion stratégique d’ensemble sur la présence du vivant non humain en ville. La problématique du partage de l’espace public pour des usages différents est une question à laquelle doivent répondre les décideurs municipaux. Ils peinent encore à concevoir qu’une famille urbaine, avec des enfants, puisse plébisciter des itinéraires de détente qui autorisent le renforcement du lien entre chacun des partenaires, dont le chien.

Propos recueillis par Marine Neveux

Pour plus d’informations, voir La Semaine Vétérinaire n° 1454 du 10 juin 2011 en pages 28 à 31

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