Délivrance des médicaments et renouvellement de prescription - Le Point Vétérinaire.fr

Délivrance des médicaments et renouvellement de prescription

08.05.2009 à 10:00:00 |

Les ministères de la Santé et de l’Agriculture apportent un soutien quasi officiel au lobby des pharmaciens en indiquant, dans un courrier adressé à l’Ordre des vétérinaires, que la mention « renouvellement interdit » préimprimée ou systématique sur les ordonnances « est désormais proscrite ».

Cela est faux ! Rien dans le Code de la santé publique n’interdit aux vétérinaires d’inscrire cette mention sur leurs ordonnances. Ce n’est donc évidemment pas parce que la mention « renouvellement interdit », requise pour les animaux de rente avant le 27 avril 2007, n’est plus obligatoire aujourd’hui sur la prescription qu’elle doit être « proscrite ».
Il est vrai, en revanche, que le dispositif du renouvellement est désormais si complexe que même la plaquette officielle commune aux deux ministères n’est pas exempte d’erreurs multiples sur ce point. Par exemple, le terme “hormones” est employé dans cette brochure pour désigner « les anabolisants et les ß-agonistes », alors que toutes les hormones ne sont pas, loin s’en faut, des anabolisants… pour lesquels le renouvellement est d’ailleurs « systématiquement» interdit.

Limiter les quantités délivrées à ce qui est juste nécessaire

Surtout, la réglementation pharmaceutique européenne oblige « à prendre toutes les mesures nécessaires pour veiller à ce que la quantité prescrite et délivrée soit limitée à ce qui est nécessaire pour le traitement ». Sur la base de cette disposition communautaire, le Conseil d’Etat a déjà sapé, dans un arrêt du 27 juin 2008, une partie du dispositif prévu dans ce décret pour capter une part des ordonnances vétérinaires au profit des pharmaciens. Le Conseil d’Etat estime que les ventes de vaccins et de certains médicaments susceptibles de laisser des résidus ne pouvaient pas être renouvelées si le vétérinaire y était opposé.
A la demande des directeurs généraux de la santé (DGS) et de l’alimentation (DGAL), l’Ordre des vétérinaires appelle toutefois les confrères à supprimer la mention « renouvellement interdit » préimprimée sur leurs ordonnances. En revanche, il n’est pas interdit – cela devrait même être recommandé – de la faire figurer pour limiter « la quantité prescrite et délivrée à ce qui est nécessaire pour le traitement», selon les termes de la législation européenne. En effet, le renouvellement des délivrances sur la base d’une même ordonnance s’applique surtout au traitement d’une affection chronique, pour un même animal traité sur plusieurs mois, voire « à vie », principalement chez les espèces de compagnie. Comme les quantités maximales délivrables en une seule fois sont généralement restreintes à un mois (trois mois si le conditionnement unitaire y est adapté), il est possible à un pharmacien ou au vétérinaire prescripteur de renouveler les délivrances pendant un an au maximum, sans nouvel examen clinique mensuel ou trimestriel de l’animal malade.
Chez les espèces de rente, le Code de la santé publique prévoit désormais la possibilité, pour les médicaments de la liste positive (accessibles aux groupements agréés) utilisés à titre préventif, d’être délivrés plusieurs fois pour les mêmes animaux par les pharmaciens, sur présentation par l’éleveur d’une ordonnance de moins d’un an, même si le prescripteur s’y est opposé. En pratique, les vaccins étant exclus de ce dispositif, cela correspond principalement aux antiparasitaires et à certaines hormones (prostaglandines surtout).

E Vandaele

Extrait de La Semaine Vétérinaire 1358

1 commentaire
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Guillot, ASV le 22-05-2021 à 19:04:04
Une dame emmène son chien chez son vétérinaire domicilié à Tours departement 37 jugeant l'animal très malade il lui diagnostique un traitement à vie, régulièrement une fois par mois elle va chercher ses médicaments chez un autre véterinaire se trouvant à proximité de chez elle. Pendant un an cela n'a pas posé de problème. Subitement ce veterinaire refuse de lui donner le traitement du chien, prétextant qu'il doit voir d'abord le chien en consultation qui lui sera facturée. Ce vétérinaire affirme qu'il risque une amende de 30000 € si il ne fait pas cette consultation. La dame a été obligée d'aller dans une pharmacie pour avoir les médicaments de son animal.
cdt
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