L’amoxicilline serait à risque élevé pour la santé publique, selon les agences européennes - Le Point Vétérinaire.fr

L’amoxicilline serait à risque élevé pour la santé publique, selon les agences européennes

Le nom de l'auteur ici | 14.08.2014 à 08:56:48 |
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Dans un projet de rapport commun à trois agences sanitaires européennes, les pénicillines A, l’amoxicilline principalement, et les aminosides sont classés dans la catégorie des antibiotiques à risque élevé pour la santé publique.

Ce rapport, coordonné par l’Agence européenne du médicament, répond aux questions de la Commission européenne sur l’impact des antibiotiques vétérinaires sur la santé publique et … animale. Il est mis en consultation publique jusqu’à fin septembre avant sa version finale prévue pour la fin de l’année.

Trois catégories d’antibiotiques

La classification suivante des antibiotiques en trois catégories évite intentionnellement les termes de « première, seconde ou dernière intention ».

- Dans la catégorie 1, les antibiotiques présentent un risque faible pour la santé publique. Il s’agit des macrolides, des tétracyclines, de la colistine, des pénicillines à spectre étroit des groupes G, V et M (intramammaires) et probablement aussi des céphalosporines de 1ère et 2nde générations (C1G/C2G) et du florfénicol même si ces derniers ne sont pas cités dans ce rapport. Pour ces antibiotiques, il convient d’éviter les traitements collectifs, « non nécessaire » ou d’une durée trop longue.
- Dans la catégorie 2 à risque élevé, les fluoroquinolones (FQ) et les céphalosporines de dernières générations (C3G/C4G) y sont inclus. Les aminosides et les aminopénicillines (ampicilline et surtout amoxicilline) y figureraient sous la réserve important d’un éventuel déclassement en catégorie 1 après analyse plus approfondie du risque. Le classement des aminosides et de l’amoxicilline en catégorie 2, avec les FQ et les C3G/C4G, posera sûrement problème pour ces molécules largement utilisées en première intention.
-La catégorie 3 correspond aux antibiotiques dits « réservés » à l’usage humain (sans équivalent AMM vétérinaire) : les carbapénèmes, carboxy et uréidopénicillines, monobactames, glycopeptides, oxazolidones, glycylcyclines, lipopeptides… La cascade ne permet pas d’interdire l’usage vétérinaire de ces antibiotiques « humains ». Mais ils seront toutefois à n’utiliser qu’en cas « d’absolue nécessité ».

La cascade : absolument nécessaire et à surveiller

Sur la cascade, les agences sanitaires ne souhaitent d’ailleurs pas l’interdire pour les antibiotiques, mais la réformer. Car elles reconnaissent aussi son « absolue nécessité » pour traiter les vides thérapeutiques nombreux en médecine vétérinaire, notamment pour les espèces mineures. Mais, le rapport recommande aussi de beaucoup mieux la surveiller et la quantifier à travers un enregistrement précis des usages « hors AMM » par les vétérinaires. Car ce n’est pas tant le recours isolé et exceptionnel à l’usage « hors AMM » qui peut poser un problème de résistance que le recours à cet usage « hors AMM » pour traiter des affections fréquentes. Car l’exposition de la flore commensale est alors beaucoup plus importante que cela avait été évalué dans le dossier d’AMM.

Certains usages qui apparaîtraient à risque élevé pour la santé publique, comme les injections de ceftiofur dans les couvoirs sur les poussins d’un jour ou le recours à des antibiotiques humains à risque comme les carbapénèmes, pourraient être interdits.

Éric Vandaële

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